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Paradocq's asbl... Mobiles précurseurs...
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Fin 1999 ...
Pour diverses raisons personnelles et privées je décidais de renoncer à mes postes et fonctions d'administrateur délégué actif que j'occupais depuis 12 années dans la S.A. familiale.
Je me retrouvais par la même occasion sans statut social, puisque les indépendants ne peuvent bénéficier des allocations de châmage.
Il me fallait alors décider d'urgence d'une nouvelle orientation professionnelle.
Diplômée de l'école sociale, porteuse d'un diplôme de psycho/gérontologie je travaillais en maison de repos et de soins je mettais en place des groupes de réflexion et d'audits auprès du personnel soignant, membre postulant et actif de l'Association Freudienne de Belgique, écrivain, peintre et musicienne, je pratiquais, aussi en activité parallèlle à mes activités principales et à titre d'Art/Thérapeute des ateliers créatifs et artistiques pour adolescents, adultes et vieilles gens de même que je les recevais en séances de groupe ou individuelles d'art/thérapie.
Je décidais alors d'élargir ces activités et d'en faire ma fonction principale tout en leur donnant un cadre juridique où je pourrais les réunir toutes et les développer à bon escient.
Pour commencer, et pour assurer mon quotidien, je pouvais heureusement bénéficier du Revenu d'Intégration Minimal, communément nommé le Minimex. Mais cela ne pouvait me convenir à long terme bien entendu ... Il n'était bien sûr pas question pour moi de rester inactive (manqu'rait plus qu'ça à mes vexations) mais non plus de chercher un emploi salarié (chose plutôt difficile voire impossible à envisager pour moi, je déteste subir les potentats ...)
C'est ainsi que je décidais de donner à mes activités artistiques, sociales et psycho/thérapeutiques une personnalité juridique qui pourrait les porter et les développer tout en me permettant d'y être active et peut-être, un jour, de m'y créer mon propre emploi bien que ce n'était pas là mon mobile de départ.
J'envisageais plutôt de regrouper la totalité de mes compétences professionnelles et de mes talents sous forme d'asbl me permettant de me positionner dans le paysage socio culturel et associatif et d'y apporter ma contribution personnelle.
Je pense pouvoir dire qu'à cette période là ma décision tenait aussi, même surtout, de la sauvegarde mentale que de la survie matérielle. Il me fallait alors reprendre pied dans le cours de l'existence après avoir connu des périodes de vie privée assez tourmentées et douloureuses et surtout des deuils, à savoir des pertes humaines successives plutôt déchirantes ...
Quoi faire de mieux m'étais-je dis alors que de créer un lieu, un espace où offrir au public des pistes, des choix et des options permettant à ceux qui le désiraient, pour diverser raisons, de reprendre pied dans leur propre existence.
C'était là, je peux l'affirmer, le mobile profond de ma démarche et de mes choix d'alors.
En fondant l'asbl j'allais pouvoir obtenir, je le souhaitais et le croyais, de plus larges possibilités de collaboration avec d'autres associations, une audience plus importante auprès des autorités communales et provinciales, des partenariats avec d'autres associations agissant dans le même domaine, une reconnaissance par le ministère de la culture française et le ministère de la santé publique, à minima une forme de subsidiation ou au moins des facilités pratiques comme les prêts de matériel, de locaux, de salles ...
De même, cette structure permettrait aussi, me dis-je alors, d'envisager des collaborations avec des acteurs bénévoles, des contrats de travail spécifiques aux associations sans but lucratif, des échanges professionnels et artistiques avec d'autres associations ainsi que le soutien de certaines associations dont le but est de promouvoir les initiatives privées créatives et porteuses potentielles d'emploi telles que la mienne.
De la sorte il me serait également possible d'envisager la participation à des concours, à des évènements culturels, à des activités conjointes et parallèlles organisées par certains ministères et destinées à promotionner des initiatives privées comme la mienne.
Je pouvais alors aussi envisager de participer à des octrois de bourses comme celles de la fondation Roi Baudouin ou d'autres encore tels qu'il en existe au niveau national et au niveau européen.
Enfin, la structure juridique me permettrait de ne pas endosser à titre personnel les coûts et les risques financiers liés au développement de mon projet et même de pouvoir envisager, pour assurer sa vie et sa continuité , de lui permettre de se créer des revenus propres destinés à son auto-financement par le biais d'activités et/ou d'évènements payants ou rémunérés comme par exemple des ateliers créatifs en milieu scolaire ou associatif.
Par extension je pourrais également, sous le couvert de mon asbl, envisager une collaboration étroite avec le CPAS à qui d'ailleurs, en même temps que d'y aller quérir le secours indispensable dont j'avais alors besoin je proposais dans la foulée mes intentions, mon projet et mes plans.
Last but not least, la structure juridique permettrait également l'association propre avec d'autres structures du même style donnant alors à mon projet un élargissement non négligeable et un rayonnement géographique plus étendu.
C'est ainsi que nâquit l'asbl Paradocq's ...
Je lui avais donné de larges ambitions, du moins dans les textes, afin de pouvoir agir dans le long terme et pouvoir faire utilité de toutes les cordes que j'avais à mon arc.
Ainsi j'envisageais de lui faire porter un projet étendu aux Arts et aux Lettres dans le sens très large y comprenant la mise en place de galeries et d'ateliers, de stages créatifs, de formations et informations culturelles et artistiques, d'organisation de spectacles, d'édition, de promotion et de diffusion des techniques artistiques au sens large le tout dans un but de prévention et de réinsertion sociale et professionnelle pour tout public.
Cette large palette avait bien entendu son sens.
En effet, publier, éditer, exposer, pratiquer sont des formes de promotion de la création.
Il était question pour moi de donner à mon association la possibilité d'agir dans l'optique d'une mise à disposition pour le grand public d'outils de prévention et de réinsertion sociale et professionnelle mais aussi de le faire bénéficier des productions artistiques y liées ou conjointes notamment par l'organisation d'animations, d'ateliers et de stages créatifs et récréatifs, d'organisation de débats, de cartels de réflexion et d'information, d'expositons, de spectacles et d'animations culturelles de même que de lui donner les moyens d'éditer et diffuser des oeuvres d'art et de lettres ou même de créer, mettre en place ou collaborer à des prix littéraires et artistiques.
J'envisageais la mission de mon association comme un vecteur porteur d'actions destinées à mettre les arts et les lettres en général à la portée du plus large public possible de même que de lui permettre de s'engager activement dans des collaborations avec des institutions ou des initiatives ayant des buts similaires ou équivalents.
C'est dans cette optique que je créais l'association.
C'est toujours dans cette optique là que je tente de la maintenir en vie, dix ans plus tard...
Bien entendu, l'espoir de créer moi-même mon activité était un des moteurs de ma démarche mais, comme dit précédemment, elle n'était pas la force motrice de mon projet.
Ce qui m'animait bien plutôt c'était de mettre au service de mon projet ma disponibilité, mon énergie, mes talents, mes compétences professionnelles, sinon à quoi serviraient-elles et bien sûr toutes les motivations qui m'animaient pour vouloir faire naître pareil projet ayant pour mobile fondamental l'enrichissement culturel et personnel pour tous.
C'était risqué ?
Bien sûr, c'était risqué ...
Et ça l'est toujours ...
Et je n'ai fait que de vivre dans le risque depuis lors.
Dans le suivantes pages, au fil de mes souvenances, et de mes archives aussi, je continuerais à vous narrer cette épopée étonnante de ces dix années écoulées à maintenir en vie, et à flot, ce projet né d'un poignant désir de survie.
Mandragaure/Cap'tain
Tags : asbl
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